dimanche 27 février 2011

Schizophrénie quand tu nous tiens...


Quand je suis au bout du rouleau, que j'ai envie de vendre mes enfants avec tous le matériel de puériculture sur EBAY, et bien je ferme les yeux et je me mets en mode photo mentale des Maldives!
Dans ma tête et dans mon autre vie, j'ai 28 ans, je m'appelle Jennyfer, je pèse 50 kilos et je bosse dans la pub.
J'habite un loft dans le Marais, je m'habille en Isabelle Marant et je porte des talons tous les jours tellement j'ai des jambes de princesses.
Dans ma tête, je sors uniquement dans des soirées hyper branchées, je suis belle et je le sais, grande (même sans mes Louboutin) et je fais du shopping chez Agnès B hors période de soldes sinon ça fait pauvre.
Et dans mon autre vie, j'ai passé les vacance de Février sur une plage des Maldives en sirotant un cocktail avec Pablo!
Dans mon autre vie, je suis une grosse pouf et j'en suis fière!!!

Dans ma vie réelle de maman en congé parental avec trois enfants, je m'habille comme je peux, je porte des Converses, j'ai des jambes de princesse fatiguée et je fais les soldes chez VertBaudet.
Dans ma vraie vie, j'ai passé mes vacances de Février à NEVERS.......
Pour les incultes, Nevers se situe dans la Nièvre (et c'est où la Nièvre??????).
A Nevers, on peut trouver une certaine Bernadette Soubirou qui a vu la vierge, le palais Ducal, des trucs et des machins et depuis peu, un H&M tout neuf où il y a plus de vendeuses que de clients (le rêve!).
A Nevers, il y a surtout belle-maman qui a gardé Einstein et Oui-Oui quelques jours et ça c'est aussi bon que le cocktail avec Pablo!

Et puis je crois que Nevers est surnommé "Les Maldives de la Bourgogne", mais ça c'est à vérifier...
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jeudi 17 février 2011

RATP mon amie...


Bon cette affiche, vous la connaissez tous.
C'est celle qui fait qu'aujourd'hui quand je monte dans un bus avec ma poussette, les autres passagers me regardent comme si je transportais Oussama Ben Laden dans ma Jane.
Alors, à force de me justifier comme une gamine de 10 ans avec ma poussette, et de pester toute seule dans mon coin (je vous l'ai déjà dit, c'est pas bon pour mon périnée), j'ai décidé d'agir!
J'ai réfléchi (j'ai du temps, je suis en congé parental) et je me suis dit que cette campagne répondait quand même à tous les principes de discrimination reconnus par la loi. En effet, elle stigmatise une catégorie d'individus (les "avec poussettes") et sous couvert de rose et de petits dessins, entraîne un effet indésirable et discriminatoire en raison d'un critère prohibé par la loi c'est à dire la situation de famille.
Et là les amis, ni une ni deux, Francis Lalane et moi (c'est mon copains de bataille contre les ronds de cuir) on a décidé de saisir la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) afin d'interdire cette campagne de communication abjecte.
Je viens de déposer ma requête sur leur site Internet, et je vous invite tous à faire de même. Cela prend 10 minutes et tout se fait de manière informatique.
J'attends une réponse mais là tout de suite, je me sens un peu comme David contre Goliath des temps modernes (qui sent le lait caillé le David mais quand même...).
A vous de jouer!
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dimanche 13 février 2011

Le premier jour du reste de ma vie...


Ce week-end, j'aurais dû préparer ma rentrée au boulot.
J'aurais dû aller faire du shopping pour me trouver une nouvelle jupe, un nouveau sac, une nouvelle veste et un agenda de ministre où j'aurais mis tous mes nouveaux rendez-vous professionnels.
Demain, c'était normalement mon jour de reprise.
Mais ce week-end, j'ai fait une crêpe party où d'ailleurs j'ai fait une mini crise de boulimie (si, si quand on mange plus de 20 mini crêpes, on peut parler de boulimie!) et j'ai fait le ménage.

Demain, c'est le premier jour de mon congé parental.

Et pour m'achever complètement, il s'avère que demain c'est aussi le début de deux semaines de vacances scolaires. Ce qui veut dire trois gnomes à la maison avec Mme Laborde qui me prédit de la pluie et encore de la pluie.
Je prendrais bien un antidépresseur mais je peux pas avec l'allaitement alors je me fais une overdose de chocolat.

Ce week-end, j'aurais dû...........
Mais ce week-end, j'ai regardé ma fille de quatre mois et je lui ai dis que demain je serais avec elle.
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mercredi 9 février 2011

Lettre ouverte à Madame Veil...


Chère Simone,
Je t’écris aujourd'hui pour te faire part de mes craintes et de mes peurs de femme et mère d'une petite fille.
L'année de ma naissance, tu t'es battue seule contre tous et tu as réussi.
Tu as essuyé des insultes, des crachats, des paroles plus que blessantes mais tu as tenu bon.
En pensant à toutes celles qui étaient mortes sous les aiguilles à tricoter, mortes de la loi des hommes, tu es montée à la tribune et tu leur as dit. Que les femmes avaient le droit de choisir, que mourir sous les doigts d'une faiseuse d'ange n'était pas normal et que les femmes qui avortaient étaient aussi celles qui faisaient des enfants.
Tu leur a dit et ils t'ont écouté.
Et en 1975, alors que j'ouvrais les yeux sur un monde nouveau de liberté, toi tu avais gagné pour nous toutes.
Mais aujourd'hui, Simone, alors que nous pensions que tout était acquis, le combat doit reprendre.
Ta loi est gravée dans le marbre, mais ils sont plus fourbes que ça.
Ils nous empêchent de l'appliquer, tout doucement, insidieusement et pernicieusement.
Ils ferment les centre IVG, rallongent les délais de consultation et les 12 semaines sont vite derrière nous. Alors on va en Espagne ou en Angleterre et les plus démunies le sont encore plus.
Roselyne, elle a dit que l’hôpital devait être rentable, alors on démantèle les centres IVG et les places deviennent chères et rares. L’hôpital public se désengage et nous laisse sur le bord de la route.
L'avortement est un droit mais son application devient une bataille.
Tu vois Simone, ton combat n'est pas fini et le mien continue. Ta loi on va la défendre bec et ongles pour nous et pour nos filles.

Alors comme tu l'as fait à la tribune de l'assemblée, je serais dans la rue avec mes trois enfants pour leur dire que l'avortement est un droit et que son application pour toutes est fondamental.

Au fait........merci.
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mardi 8 février 2011

Twilight...


Cette bouche là mes amis, elle va nous coûter un bras (on discute encore avec chéri pour savoir lequel de nous deux va se séparer de son bras...).
En effet, après une visite de routine chez l’orthodontiste, on m'a annoncé sans ménagement que mon fils ne savait pas avaler sa salive!!
Quoi??Mon fils, ma bataille, fallait pas qu'elle s'en aille...

Pour être un peu technique, prés de 95% des enfants passent en déglutition secondaire vers 2/3 ans, c'est à dire qu'ils avalent leur salive en mettant leur langue en arrière de la bouche. Et bien mon fils, lui, est encore en déglutition primaire, et avale sa salive avec la langue entre les dents.
Ce qui donne des dents de devant qui ne se touchent pas et des canines qui n'ont jamais servies d'où la ressemblance avec Robert Pattinson.
La solution serait de la rééducation de déglutition (mais qu'est ce que c'est que ça?!) et sûrement un appareil dentaire dans quelques années.
Rien que l'idée que mon bébé porte un appareil me brise le coeur.
Et quand je pense à mon voyage aux Maldives qui va financer ce petit projet sympa de reconstruction dentaire, j'ai envie de pleurer because là j'ai vraiment le coeur brisé...
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samedi 5 février 2011

De l'autre côté de la mer


Je suis française. Née à Paris, éduquée dans des écoles laïques et fervente militante des valeurs de la république.
Je ne suis pas issue de l'immigration, je ne suis pas une "beurette", je suis française et riche de l'Algérie.
Riche des odeurs des rues d'Oran, du gout salée de la mer des vacances, de la couleur du henné, des vapeurs des hammams avec mes tantes et cousines et de la musique de Remitti.
Je suis riche et pourtant quelques fois j'ai tendance à l'oublier, pas à le renier mais simplement à l'oublier.
Aujourd'hui, en écoutant Remitti,  j'ai envie de me souvenir pour ne pas me perdre un peu et pour partager beaucoup.
Alors je vais fermer les yeux et penser à tous ces moments de l'autre côté de la mer qui ont fait de moi ce que je suis devenue. Penser à ce pays qui est aussi le mien, aux miens qui sont là-bas et à mon père qui me disait souvent que dans la vie, il fallait être juste.
Pour être juste avec moi même et ma famille, il ne faut pas que j'oublie. Il faut que je me souvienne et que mes enfants apprennent.
L'histoire m'a aidé à réapprendre car quand je regarde les révolutions tunisiennes et égyptiennes, j'espère pour l’Algérie.
J'espère que ce vent de liberté y soufflera et fera enfin émerger un pays rempli de promesses mais étouffé par un système corrompu.

La liberté peut aussi s'écrire en arabe.

Je suis riche et fière de ces batailles et de ces luttes.

Je suis riche et mes enfants aussi.
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mercredi 2 février 2011

Toutes ces engueulades pour rien...


Je l'avoue sans (presque) honte: j'adore aller faire des virées dans le fameux magasin suédois qui a des meubles avec des noms à coucher dehors (vous avez trouvé???). C'est un peu mon Eurodisney à moi.
La plupart du temps, j'oblige chéri à m'accompagner et là c'est le drame!
Si vraiment il résiste, je lui assène mon argument ultime (à utiliser pour toute situation du quotidien, je vous l'offre, c'est cadeau!): "J'ai bien mis tes trois enfants au monde, tu peux bien m'accompagner à IK.. ". Il grommelle, râle et peste mais finit toujours par m'accompagner en me faisant promettre que je serais rapide et que je sais exactement quoi acheter. J’acquiesce, bien entendu, et nous partons pour généralement une étagère Billy ou une lampe Phithulke.
Et là mesdames, vous savez comment ça se passe: on passe une matinée dans le magasin et on ressort avec 50 bougies à la vanille, des torchons qui vont avec les nouvelles tasses qui vont avec le nouveau rideau de douche qui va avec le nouveau tapis qui recevra la prochaine gastro des enfants etc...
L'addition équivaut à une nuit avec petit déj' au Lutetia et on n'a toujours pas la fameuse Billy because on la voulait en rouge et elle était en rupture de stock.
Regard noir de chéri, trajet en voiture plus que glacial et petite culpabilité quand même quand on regarde nos 700 serviettes en papier multicolores!
Alors, quelle ne fut pas ma surprise en apprenant que ces magasins étaient construits justement de manière à favoriser les achats compulsifs et que donc ce n'était pas ma faute mais celle du système capitaliste.
En effet, un chercheur américain a prouvé que le système de magasins suédois construit sous forme de labyrinthe (vous savez les petites flèches et les raccourcis tout partout) favorisait un sentiment d’insécurité chez le client et une impression qu'il peut se perdre à tout moment. Cette configuration rallonge votre présence dans le magasin et multiplie donc les achats non prévus.
Je vous explique: au lieu de réfléchir  à deux fois avant d'acheter le lot de casseroles dont on n'a pas vraiment besoin en se disant que l'on va revenir après réflexion et bien, on les prend en se disant que la chance que l'on retombe sur le rayon est mince. Vous avez compris!
On nous manipule et ça chéri, il ne le savait pas donc il croyait que c'était de ma faute, et je me faisait engueuler pour rien.
En sachant ça, je ne vais pas vous mentir et vous dire que je vais boycotter car il me manque toujours ma Billy rouge.
Mais au moins aujourd'hui quand je sortirais ma carte bleue pour des tas de truc inutiles sous le regard noir de chéri, je pourrais lui dire que c'est pas moi, c'est le système capitaliste qui m'a obligé!!
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